Voili voilou, un peu de temps après, le compte rendu de la visite :
Histoire de… visiter la
Le jeudi 22 mai, pendant environ 1h30, nous avons eu, une petite dizaine d’étudiants et moi-même, le privilège de découvrir sous un nouvel angle la Maison de la Culture Amiénoise, grâce à Yann, chargé des relations publiques à la MaCu au niveau de l’enseignement supérieur, qui nous en a fait une visite. Celle-ci était gratuite et ouverte à tous.
Il a commencé rapidement par nous présenter l’histoire de la MCA. C’est André Malraux, alors Ministre des Affaires Culturelles qui est à l’initiative des Maisons de la Culture, en 1959. Leur implantation s’inscrit dans le cadre de la décentralisation, notamment culturelle, entreprise alors par l’Etat.
En 1963, les Maisons de la Culture du Havre, Caen, de l’Est parisien et de Bourges sont les premières à ouvrir, dans des bâtiments déjà existants. La particularité de celle d’Amiens réside dans le fait qu’un édifice a été spécialement conçu pour l’accueillir. Ce sont messieurs Sonrel, Duthilleul et Gogois qui sont les architectes.
L’année suivante, en 1964, une association est créée, afin de gérer la future MaCu. Il faut savoir que l’Etat participe au fonctionnement de la MCA à égalité avec la ville d’Amiens et le département de la Somme. Fin 1965, les premiers spectacles sont donnés en pré-ouverture.
André Malraux inaugure lui-même la MCA le 19 mars 1966. Lors de cette cérémonie, il a déclaré
"La culture, c'est ce qui répond à l'homme quand il se demande ce qu'il fait sur la terre".
Les premiers programmes donnent le ton pour les années à venir : 10 chefs-d’œuvre du Louvre, « le partage de Midi » de Claudel, mis en scène par Jean-Louis Barrault, Thelonius Monk, jeunes talents comme Ariane Mnouchkine, Patrice Chéreau, Jean-Luc Godard, …
En 1968 s’implante à la MCA le Ballet Théâtre Contemporain (B.T.C.), et ce, jusqu’en 1971.
Dès 1969, la Maison de la Culture Amiénoise s’ouvre sur le monde. Toutefois, cet élan culturel sera quelque peu stoppé puisque la décentralisation culturelle ne demeure malheureusement plus une des préoccupations majeures de l’Etat. En 1972 - 1975, un des objectifs de la Maison de la Culture est d’étendre son public, notamment grâce aux animations hors des murs. En 1976, la 10ème saison fête brillamment le 10ème anniversaire de la MaCu, par ses représentations, mais aussi sa création d’œuvres, celles notamment du metteur en scène Dominique Quéhec, directeur depuis 1971. L’année 1981 marque la naissance du Festival de Jazz d’Amiens et du Festival International du Film, deux manifestations qui forgent la renommée de la MCA.
La Maison de la Culture entre dans une nouvelle ère, avec l’arrivée de Jack Lang en tant que Ministre de la Culture en 1981. Il obtient le doublement des crédits pour son ministère, et le retard accumulé au cours des années précédentes à Amiens. La MCA développe alors des activités liées aux industries culturelles, avec la création, notamment, de deux services d’édition : l’un pour le livre, Trois Cailloux, l’autre pour le disque, Label bleu (qui a aujourd’hui plus de 200 albums à son actif), avec en complément une cellule consacrée à la photographie.
Au printemps 1989, un projet de rénovation des locaux est mis en place par la mairie de Gilles de Robien. La MaCu est alors fermée pendant plus d’un an. Les nouveaux locaux sont inaugurés par Jacques Toubon en octobre 1993. Par la suite, les objectifs de la MCA demeureront les suivantes : développement des publics, avec une augmentation du nombre de spectacles et de représentations, l’inscription de la Maison de la Culture dans les circuits de production nationaux (avec la mise en place de résidences d’artistes et d’une politique de production), la conquête de publics éloignés et, plus récemment, l’accroissement de la transversalité entre les disciplines. Depuis septembre 2005, la MCA est un Etablissement Public de Coopération Culturelle. Elle est désormais subventionnée par la D.R.A.C - le Ministère de la Culture et de la Communication, Amiens Métropole et le Conseil général de la Somme.
Nous avons pu visiter une majorité du bâtiment. N’est ouverte au public que « la partie émergée de l’iceberg » et l’ensemble demeure, somme toute, impressionnant. La MaCu s’apparente à un véritable dédale de couloirs et de salles. Le repérage y est parfois assez difficile.
Nous nous sommes dans un premier temps dirigés vers le Grand Théâtre. C’est là qu’ont lieu la plupart des grandes manifestations, qu’elles soient musicales, théâtrales, ou même de danse. Il peut accueillir 1070 places. Nous sommes montés sur la scène, dont la superficie est assez impressionnante. Yann nous a fourni aussi bien des anecdotes théâtres (côté jardin/côté cour, la veilleuse sur la scène, …) que des explications logistiques, sur le nombre impressionnant de projecteurs de lumières pouvant être alignés, ou encore l’étonnante hauteur des plafonds. Ce qui permet à cette salle d’accueillir une si grande diversité de spectacles, c’est sa scène « modulable », grâce à un dispositif en sous-sol, qui permet de changer la forme, ôter des sièges, « avancer » la scène, … Nous avons en effet pu apercevoir ce mécanisme, et beaucoup d’entre nous n’avaient jamais rien vu de tel.
Yann nous a ensuite guidé jusqu’aux loges. Nous a été présentée une de standing assez basique. Il nous a expliqué les différences qui peuvent se présenter selon les types d’artistes ou de « stars » accueillies. Puis nous avons visité divers endroits, plus logistiques, comme les lieux où sont déchargés le matériel nécessaire au spectacle ou encore ceux où sont entreposés les projecteurs, des salles de répétitions de danse, … jusqu’à, dans un dernier temps, le studio du Label bleu.
Nous ne nous sommes pas rendus dans le « Petit théâtre » (300 places), car une troupe y répétait, ni dans le Studio Orson Welles (salle de cinéma, classée « Art et essai », de 180 places), beaucoup d’entre nous y étant déjà allé. Au moment de notre visite était également en train d’être mise en place l’exposition « De l’impertinence » que je vous invite à aller voir jusqu’au 26 octobre. La MCA dispose également d’un fonds bibliothécaire consultable, dont le thème principal demeure la culture, les arts, …
Ce fut une visite enrichissante, dont les échos ont été positifs. Yann nous a expliqué qu’il essayait de mettre en place un maximum d’actions avec les étudiants, qui ne fréquentent que trop peu cet endroit, d’autant plus que l’UPJV a signé un partenariat avec la MACU. Par exemple, il organisait juste après nous un atelier de danse avec des étudiants de STAPS.
Amis étudiants, de nombreuses manifestations de la saison 2008-2009 peuvent ainsi vous intéresser, que ce soit un cinéclub organisé régulièrement par la fac d’arts (toutes les semaines) ou encore un colloque qui sera prochainement organisé sur le thème de la Renaissance. Une prochaine visite sera organisée après la rentrée pour les nouveaux étudiants ou ceux qui n’ont pu se rendre à celle-ci.
Bref, la Maison de la Culture Amiénoise mérite à juste titre son appellation « Centre de création et de production » et je remercie Yann pour nous avoir organisé cette visite instructive.